משנה: הָאִשָּׁה נִיקְנֵית בְּשָׁלֹשׁ דְּרָכִים וְקוֹנָה אֶת עַצְמָהּ בִּשְׁתֵּי דְרָכִים. נִקְנֵית בְּכֶסֶף בִּשְׁטָר וּבְבִיאָה. בְּכֶסֶף בֵּית שַׁמַּאי אוֹמְרִים בְּדֵינָר וּבְשָׁוֶה דֵינָר וּבֵית הִלֵּל אוֹמְרִים בִּפְרוּטָה וּבְשָׁוֶה פְרוּטָה. וְכַמָּה הִיא פְרוּטָה אַחַת בִּשְׁמוֹנֶה בְּאִסָּר הָאִיטַלְקִי. וְקוֹנָה אֶת עַצְמָהּ בְּגֵט וּבְמִיתַת הַבַּעַל. הַיְבָמָה נִקְנֵית בְּבִיאָה וְקוֹנָה אֶת עַצְמָהּ בַּחֲלִיצָה וּבְמִיתַת הַיָּבָם. Le mariage est validé par un des trois moyens suivants: par l’argent donné à la femme pour l’épouser, par l’acte de mariage, ou par la cohabitation1A l'encontre des païens, qui reconnaissaient la cohabitation seule pour valider un mariage, la loi juive exige que cet acte soit accompagné de diverses cérémonies.. La femme redevient libre de 2 façons: par la lettre de divorce, ou par la mort du mari. Pour la veuve qui incombe au beau-frère par lévirat, le mariage est validé par la cohabitation, et elle devient libre par le déchaussement (Dt 25, 9), ou par la mort du beau-frère. Quant à l’argent, selon l’école de Shammaï, ce sera un dinar ou la valeur d’un dinar; selon l’école de Hillel, ce sera une Prouta, ou la valeur d’une prouta2"Cf. J., (Yebamot 1, 6); (Eduyot 4, 7).", dont le montant vaut 1/8 d’Assarion italien (de la Grande Grèce).
הלכה: הָאִשָּׁה נִיקְנֵית בְּשָׁלֹשׁ דְּרָכִים כול׳. כֵּינִי מַתְנִיתָא. אוֹ בְּכֶסֶף אוֹ בִּשְׁטָר אוֹ בְּבִיאָה. וְתַנֵּי רִבִּי חִייָה כֵן. לֹא סוֹף דָּבָר בִּשְׁלָשְׁתָּן אֶלָּא אֲפִילוּ בְאֶחָד מֵהֶן. Voici comment il faut entendre la Mishna: ladite acquisition se fera ou avec de l’argent, ou par contrat, ou par la cohabitation. De même, R. Hiya a enseigné: en réalité, les trois conditions énoncées ne sont pas exigibles, et l’une d’elles suffit pour la validité de l’union.
בְּכֶסֶף מְנַיִין. כִּי יִקַּח. מַגִּיד שֶׁנִּקְנֵית בְּכֶסֶף. בְּבִיאָה מְנַיִין. וּבְעָלָהּ. מַגִּיד שֶׁנִּקְנֵית בְּבִיאָה. הָיִיתִי אוֹמֵר. עַל יְדֵי זוֹ וְעַל יְדֵי זוֹ. כֶּסֶף בְּלֹא בִיאָה בִּיאָה בְלֹא כֶסֶף מְנַיִין. רִבִּי אַבָּהוּ בְשֶׁם רִבִּי יוֹחָנָן. כְּתִיב. כִּי יִמָּצֵא אִישׁ שׁוֹכֵב עִם אִשָּׁה בְעוּלַת בַּעַל. הַגַּע עַצְמָךְ. אֲפִילוּ לֹא קְנָייָהּ אֶלָּא בְבִיאָה אָֽמְרָה תוֹרָה. הַבָּא אַחֲרָיו בְּחֶנֶק. לֹא סוֹף דָּבָר בִּכְדַרְכָּהּ אֶלָּא אֲפִילוּ שֶׁלֹּא כְדַרְכָּהּ. רִבִּי אַבָּהוּ בְשֶׁם רִבִּי יוֹחָנָן. לֹא צְרִיכָא שֶׁלֹּא מִכְּדַרְכָּהּ. אִין תֵּימַר מִכְּדַרְכָּהּ. לָמָּה לִי בְעָלָהּ. אֲפִילוּ אַחֵר. כַּיי דְתַנִּינָן תַּמָּן. בָּאוּ עָלֶיהָ שְׁנַיִם. הָרִאשׁוֹן בִּסְקִילָה וְהַשֵּׁינִי בְּחֶנֶק. D’où sait-on que l’argent est un des modes d’acquisition? De ce qu’il est dit (Dt 22, 13): Si un homme prend (achète) une femme, ce qui est une allusion à l’acquisition contre argent. D’où le sait-on pour la cohabitation? De ce qu’il est dit (ibid.): et qu’il vienne à elle (l’épouse); ce qui est une allusion à la manière d’acquérir par la cohabitation. Jusque-là on aurait pu croire qu’il faut les deux conditions pour valider l’union; d’où sait-on qu’il suffit au besoin à cet effet d’avoir remis l’argent à la femme, sans avoir aussi cohabité avec elle, ou d’avoir cohabité avec elle sans remise préalable d’argent? Il est dit, répond R. Abahou au nom de R. Yohanan (ibid. 22): Si l’on trouve un homme dormant près d’une femme mariée à un mari; or, on peut supposer le cas où le mari avait seulement acquis sa femme par la cohabitation (seul acte dont le verset parle), et pourtant la Bible dit qu’en cas d’adultère, celui qui le commet sera puni par la pénalité de la strangulation (donc, ce seul acte suffit à valider l’union en ses conséquences légales). Finalement, il en sera ainsi, non seulement lorsqu’un mari aura épousé sa femme (inivit) régulièrement, mais aussi en cas d’irrégularité3In vaso indebito. Cf. (Ketubot 3, 6).. C’est seulement pour ce dernier cas, dit R. Abahou au nom de R. Yohanan, que le texte a dû nous enseigner l’efficacité du mariage en ses conséquences légales; car, s’il en est de même en cas de cohabitation régulière, à quoi bon dire que son mari l’a constituée comme épouse? Pourquoi ne serait-ce pas aussi bien un autre (le second survenant)? C’est ainsi qu’il a été enseigné ailleurs4(Sanhedrin 7, 15).: Si une vierge fiancée a subi tour à tour le contact de deux hommes, le premier sera passible de la lapidation, et le second de la strangulation (la pénalité du second est telle, parce que la fille n’était plus vierge; c’est donc que toute copulation quelconques du mari entraîne l’union).
הָא לָמַדְנוּ בִּיאָה בְלֹא כֶסֶף. כֶֶּסֶף בְּלֹא בִיאָה מְנַיִין. וְיָֽצְאָה חִנָּם אֵין כָּסֶף. אִם אֲחֶרֶת יִקַּח לוֹ. מַה זוֹ בְּכֶסֶף אַף זוֹ בְּכֶסֶף. – Il est donc admis que la cohabitation constitue l’union, même sans remise d’argent; mais d’où sait-on qu’à l’inverse la remise de l’argent constitue aussi l’union, même sans cohabiter? De ce qu’il est dit (Ex 21, 11): Elle sortira gratuitement sans rançon; et auparavant il a été dit (ibid. 10): S’il en prend une autre, etc. Or, comme pour cette “autre” il s’agit d’une acquisition à prix d’argent, de même toute femme pourra être légalement acquise par de l’argent.
בִּשְׁטָר. וְכָתַב לוֹ סֵפֶר כְּרִיתוּת וְנָתַן בְּיָדָהּ וְשִׁילְּחָהּ מִבֵּיתוֹ וְיָֽצְאָה מִבֵּיתוֹ וְהָֽלְכָה וְהָֽיְתָה לְאִישׁ אַחֵר. מַקִּישׁ הֲוַייָתָהּ לִיצִיאָתָהּ. מַה יְצִיאָתָהּ בִּשְׁטָר אַף הֲוִייָתָהּ בִּשְׁטָר. Le “contrat” est aussi un mode d’acquisition, parce qu’il est écrit (Dt 24 3): Il (le mari) lui écrira une lettre de divorce, qu’il lui remettra en mains, puis il la renverra de sa maison; elle sortira de sa maison, s’en ira et sera ensuite à un autre homme. Or, on compare sa nouvelle existence (union) à sa sortie: comme la sortie (séparation) s’effectue en vertu d’un acte (de divorce), de même l’union sera célébrée par un acte (ou contrat).
אָמַר רִבִּי אָבִין וְתַנֵּי חִזְקִיָּה. וְכִי יִקַּח. מַגִּיד שֶׁהִיא נִקְנֵית בְּכֶסֶף. וְדִין הוּא. מָה אִם עִבְרִיָּיה שֶׁאֵינָהּ נִקְנֵית בְּבִיאָה נִקְנֵית בְּכֶסֶף. זוֹ שֶׁהִיא נִקְנֵית בְּבִיאָה אֵינוֹ דִין שֶׁנִּקְנֵית בְּכֶסֶף. יְבָמָה תוֹכִיחַ. שֶׁהִיא נִקְנֵית בְּבִיאָה וְאֵינָהּ נִקְנֵית בְּכֶסֶף. אַף אַתָּה אַל תְּתַמֶּה עַל זוֹ שֶׁאַף עַל פִּי שֶׁהִיא נִקְנֵית בְּבִיאָה אֵינוֹ דִין שֶׁתִּקָּנֶה בְּכֶסֶף. תַּלְמוּד לוֹמַר כִּי יִקַּח. מַגִּיד שֶׁהִיא נִקְנֵית בְּכֶסֶף. R. Abin dit que R. Hiskia a enseigné la déduction suivante5Siffri, section Ki-Thetsé, n° 268.: de l’expression précitée “s’il prend”, on déduit que la femme sera acquise par de l’argent, et c’est de toute justice; car, si l’esclave juive, que l’on n’acquiert pas par la cohabitation6Selon la déduction faite ci-après., pourra être acquise par de l’argent, à plus forte raison peut-on acquérir avec de l’argent l’épouse, susceptible d’acquisition par la cohabitation. On peut opposer à ce raisonnement le fait d’une veuve incombant à autre par lévirat, que le beau-frère survivant au mari défunt acquiert par la cohabitation sans remise d’argent; on pourrait donc aussi admettre, sans susciter d’étonnement, que l’épouse, quoique susceptible d’acquisition à l’aide de la cohabitation, ne le serait pas par une remise d’argent? C’est pourquoi il est dit: “S’il prend”, expression qui fait allusion à l’acquisition par l’argent,
וּבְעָלָהּ. מַגִּיד שֶׁהִיא נִקְנֵית בְּבִיאָה. וְדִין הוּא. מָה אִם יְבָמָה שֶׁאֵינָהּ נִקְנֵית בְּכֶסֶף נִקְנֵית בְּבִיאָה. זוֹ שֶׁהִיא נִקְנֵית בְּכֶסֶף אֵינוֹ דִין שֶׁתִּקָּנֶה בְּבִיאָה. עִבְרִיָה תוֹכִיחַ. שֶׁהִיא נִקְנֵית בְּכֶסֶף וְאֵינָהּ נִקְנֵית בְּבִיאָה. אַף אַתָּה אַל תְּתַמֶּה עַל זוֹ שֶׁאַף עַל פִּי שֶׁהִיא נִקְנֵית בְּכֶסֶף לֹא תִקָּנֶה בְּבִיאָה. תַּלְמוּד לוֹמַר כִּי יִקַּח. מַגִּיד שֶׁהִיא נִקְנֵית בְּכֶסֶף. וּבְעָלָהּ. מַגִּיד שֶׁהִיא נִקְנֵית בְּבִיאָה. puis “qu’il épouse”, expression qui fait allusion à l’acquisition par la cohabitation. Cette déduction paraît fort juste; car si la veuve, qui incombe par lévirat à son beau-frère, et ne saurait lui être acquise à prix d’argent, devient son épouse réelle par la cohabitation, à plus forte raison l’épouse ordinaire, que l’on peut acquérir par l’argent, sera également unie par le fait de la cohabitation. Contre ce raisonnement, on peut opposer le fait de l’esclave juive, susceptible d’être acquise à prix d’argent, bien qu’elle ne le soit pas par le fait de la cohabitation; on pourrait donc aussi admettre, sans provoquer d’étonnement, que l’épouse, quoique susceptible d’acquisition par de l’argent, ne le sera pas à l’aide de la cohabitation? C’est pourquoi il est dit: “S’il prend”, ce qui une allusion au fait de l’acquisition par la voie de l’argent, et “qu’il épouse”, ce qui est une allusion à l’union par la cohabitation (il faut les deux expressions pour valider l’union en tous cas).
בִּשְׁטָר. מָה אִם הַכֶּסֶף שֶׁאֵינוֹ מוֹצִיא הֲרֵי הוּא מַכְנִיס. שְׁטָר שֶׁהוּא מוֹצִיא אֵינוֹ דִין שֶׁיַּכְנִיס. לֹא. אִם אָמַרְתָּ בַּכֶּסֶף שֶׁהוּא מוֹצִיא לְהֶקְדֵּישׁ יְדֵי פִדְיוֹנוֹ. תֹּאמַר בִּשְׁטָר שֶׁאֵינוֹ מוֹצִיא לְהֶקְדֵּשׁ יְדֵי פִדְיוֹנוֹ. נִשְׁבַּר קַל וָחוֹמֶר וְחָזַרְתָּה לַמִּקְרָא. לְפוּם כֵּן צָרַךְ מֵימַר וְכָתַב לָהּ סֵפֶר כְּרִיתוּת וְנָתַן בְּיָדָהּ וְשִׁלְּחָהּ מִבֵּיתוֹ וְיָֽצְאָה מִבֵּיתוֹ וְהָֽלְכָה וְהָֽיְתָה לְאִישׁ אַחֵר. הִקִּישׁ הֲװָיָתָהּ לִיצִיאָתָהּ. מָה יְצִיאָתָהּ בִּשְׁטָר אַף הֲוָייָתָהּ בִּשְׁטָר. On conclut la validité de l’union par le contrat, de la façon suivante: Puisque l’argent, qui ne sert pas à effectuer la séparation, peut servir à faire entrer une femme au domicile conjugal, à plus raison un contrat, qui peut servir aussi à répudier, servira à unir. Ceci ne prouve rien; car, par contre, l’argent sert par voie d’échange à faire sortir la consécration de son état sacré, tandis que le contrat ne pourrait pas servir à un tel usage et n’y suffirait pas. Puis donc que le raisonnement a fortiori se trouve rompu, il faut en revenir au texte écrit, qui s’exprime ainsi: “Il (le mari) lui écrira une lettre de divorce, qu’il lui remettra en mains; puis il la renverra de sa maison, d’où elle sortira; elle s’en ira et sera ensuite à un autre homme”. Là, on compare l’existence (l’union) avec un autre, à sa sortie de chez le premier mari: comme cette séparation sera effectuée à l’aide d’un contrat, il en sera de même pour le premier mariage.
אָמַר רִבִּי יוּדָן. קַל וָחוֹמֶר לְבַת חוֹרִין שֶׁתִּקָּנֶה בַּחֲזָקָה. וְדִין הוּא. מָה אִם שִׁפְחָה כְּנַעֲנִית שֶׁאֵינָהּ נִקְנֵית בְּבִיאָה נִקְנֵית בַּחֲזָקָה. זוֹ שֶׁהִיא נִקְנֵית בְּבִיאָה אֵינוֹ דִין שֶׁתִּקָּנֶה בַּחֲזָקָה. תַּלְמוּד לוֹמַר וּבְעָלָהּ. בְּבִיאָה הִיא נִקְנֵית וְאֵינָהּ נִקְנֵית בַּחֲזָקָה. קַל וָחוֹמֶר בְּשִׁפְחָה כְּנַעֲנִית שֶׁתִּקָּנֶה בְבִיאָה. וְדִין הוּא. וּמָה אִם בַּת חוֹרִין שֶׁאֵינָהּ נִקְנֵית בַּחֲזָקָה נִקְנֵית בְּבִיאָה. זוֹ שֶׁהִיא נִקְנֵית בַּחֲזָקָה אֵינוֹ דִין שֶׁתִּקָּנֶה בְּבִיאָה. תַּלְמוּד לוֹמַר וְהִתְנַחַלְתֶּם אוֹתָם לִבְנֵיכֶם אַחֲרֵיכֶם לָרֶשֶׁת אֲחוּזָה וגו׳. בַּחֲזָקָה הִיא נִקְנֵית וְאֵינָהּ נִקְנֵית בְּבִיאָה. הֲרֵי לָמַדְנוּ שֶׁהָאִשָּׁה נִקְנֵית בִּשְׁלֹשָׁה דְּרָכִים. אוֹ בְכֶסֶף אוֹ בִשְׁטָר אוֹ בְבִיאָה. R. Judan dit: il conviendrait d’attribuer à une fille libre la faculté d’acquisition à titre de présomption, dès qu’elle a accompli l’un des travaux qui lui incombent à titre d’épouse, par raisonnement a fortiori, et voici comment: puisqu’une esclave cananéenne, qui n’est pas acquise par la cohabitation, le sera par la présomption de possession; ce dernier mode devrait à plus forte raison servir à l’acquisition d’une personne (libre), qui par la cohabitation devient une épouse. C’est pourquoi il est écrit (ibid.): “Et qu’il l’épouse”; la femme sera acquise par la cohabitation, non par la possession. Ne pourrait-on retourner le raisonnement a fortiori et dire que la servante cananéenne est susceptible d’être acquise par la cohabitation, en raisonnant comme suit: Puisqu’une personne libre, non susceptible d’être acquise par possession, sera acquise par voie de cohabitation; à plus forte raison celle que l’on acquiert par la possession (l’esclave) sera acquise en cas de cohabitation? C’est pourquoi il est écrit (Lv 25, 46): Vous les transmettrez en héritage à vos fils après vous, comme une possession de propriété, etc., à l’instar de cette dernière, l’esclave pourra être acquise par la possession, non par la cohabitation.
עַד כְּדוֹן בְּיִשְׂרָאֵל. בַּגּוֹיִם. רִבִּי אַבָּהוּ בְשֵׁם רִבִּי אֶלְעָזָר. כְּתִיב הִנִּךָ מֵת עַל הָאִשָּׁה אֲשֶׁר לָקַחְתָּ וְהִיא בְעוּלַת בָּעַל. עַל הַבְּעוּלוֹת הֶן חַייָבִין. וְאֵינָן חַייָבִין עַל הָאֲרוּסוֹת. מִילְּתֵיהּ דְּרִבִּי אֶלְעָזָר אָֽמְרָה. וְהוּא שֶׁנִּתְכַּװֵן לִקְנוֹתָהּ. מִילְּתֵיהּ דִּשְׁמוּאֵל אָֽמְרָה. אֲפִילוּ לֹא נִתְכַּװֵן לִקְנוֹתָהּ. דָּמַר רִבִּי יוֹנָה בְשֵׁם שְׁמוּאֵל. זוֹנָה עוֹמֶדֶת בַּחֲלוֹן. בָּאוֹ עָלֶיהָ שְׁנַיִם. הָרִאשׁוֹן אֵינוֹ נֶהֱרַג וְהַשֵּׁינִי נֶהֱרַג עַל יָדָיו. וְכִי נִתְכַּוֵּון הָרִאשׁוֹן לִקְנוֹתָהּ. Jusque-là nous savons quelles sont, au sujet d’une israélite, les trois manières d’acquérir une femme, soit avec de l’argent, soit à l’aide d’un contrat, soit par la cohabitation. D’où sait-on que ces modes sont aussi applicables aux païens? C’est que, dit R. Abahou au nom de R. Eléazar, il est écrit (Gn 20, 3): Tu devras mourir à cause de la femme que tu as prise, car elle a été “épousée” par son mari; donc, les païens aussi (tel que le roi Abimélekh) sont condamnables en s’unissant aux femmes mariées, non au sujet des fiancées. Il résulte de l’avis émis (ci-après) par R. Eléazar que (pour le païen) l’union est effective s’il a en vue d’acquérir ainsi la femme; tandis que, selon l’avis opposé de Samuel, lors même que le païen n’a pas l’intention d’acquérir la femme par la cohabitation, elle lui sera désormais unie. Or, R. Yona a dit au nom de Samuel: lorsqu’avec une païenne libre, placée à la fenêtre (en vue de tout venant), deux hommes ont cohabité, le premier ne mérite pas de pénalité; mais le second est passible de la peine capitale, par suite de l’union avec le premier (ce qui constitue l’adultère); or, le premier n’a pas eu l’intention d’acquérir la femme en mariage, et pourtant l’union est légales en ses conséquences.
אִישׁ. מַה תַלְמוּד לוֹמַר אִישׁ אִישׁ. אֶלָּא לְהָבִיא אֶת הַגּוֹיִם שֶׁבָּאוֹ עַל הָעֲרָיוֹת הָאוּמּוֹת שֶׁיִּדּוֹנוּ כְּדִינֵי הָאוּמּוֹת. וְאִם בָּאוֹ עַל עֲרָיוֹת יִשְׂרָאֵל שֶׁיִּדּוֹנוּ אוֹתָם כְּדִינֵי יִשְׂרָאֵל. אָמַר רִבִּי לָֽעְזָר. מִכּוּלָּם אֵין לָךְ אֶלָּא אֲרוּסַת יִשְׂרָאֵל בִּלְבַד. שֶׁאִם בָּא עַל אֲרוּסַת יִשְׂרָאֵל חַייָב. עַל אֲרוּסַת גּוֹיִם פָּטוּר. אִם בָּא עַל אֲרוּסַת יִשְׂרָאֵל חַייָבִין. בְּמַה הוּא מִתְחַייֵב. בְּדִינֵיהֶן בְּדִינֵי יִשְׂרָאֵל. אִין תֵּימַר. בְּדִינֵי יִשְׂרָאֵל. בִּשְׁנֵי עֵדִים וּבְעֶשְׂרִים וּשְׁלֹשָׁה דַייָנִים זוֹ בְהַתְרָייָה וּבִסְקִילָה. וְאִין תֵּימַר. בְּדִינֵיהֶן. בְּעֵד אֶחָד וּבְדַייָן אֶחָד וְשֶׁלֹּא בְהַתְרָייָה וּבְסַיָּף. Il est écrit (Lv 18, 6): Tout homme, etc.; on déduit de la répétition superflue du mot “homme” que les lois prescrites dans ce chapitre sont applicables par extension aux païens, et les péchés de relations illicites commis par les gens de nations étrangères seront jugés selon les lois de ces nations, de même que s’ils ont eu des relations illicites avec des femmes israélites ils seront jugés d’après les lois en vigueur parmi les Israélites. R. Eléazar dit: de toutes ces lois, il n’y a qu’une loi complémentaire à ajouter au sujet des païens, c’est la relation avec une fiancée juive; car si un païen cohabite avec une fiancée juive, il sera coupable; mais si c’est avec une fiancée païenne, il ne le sera pas. On vient de dire que s’il cohabite avec une fiancée juive, il sera coupable. Sera-t-il passible de la pénalité des païens, ou de celle des Israélites? S’il est condamné par le statut de ces derniers, il ne sera condamné à mort que sur l’attestation de deux témoins et par un tribunal composé de vingt trois juges, et, après avoir été averti des conséquences de son crime, il subira en cas d’infraction la pénalité de la lapidation; s’il est admis au contraire, qu’il subira la loi en vigueur chez les païens, il suffira pour le condamner du témoignage d’un seul témoin, la sentence sera rendue au besoin par un seul juge, sans avertissement préalable, et le coupable sera décapité avec l’épée.
רִבִּי יוּדָה בַּר פָּזִי מוֹסִיף בְּחוֹנְקוֹ. מִפְּנֵי עַצְמוֹ. מַה טַעַם. כִּי דָם בָּאָדָם. R. Juda b. Pazi ajoute que la peine de mort sera appliquée par la strangulation, en vertu de ce verset (Gn 9, 6): Celui qui verse le sang de l’homme verra son sang versé “en l’homme”; or, le sang n’est versé dans le corps même du criminel qu’en cas de strangulation.
אִין תֵּימַר בְּדִינֵי יִשְׂרָאֵל. וְנִתְגַּייֵר חַייָב. אִין תֵּימַר בְּדִינֵיהֶם. נִתְגַּייֵר פָּטוּר. דְּאָמַר רִבִּי חֲנִינָה. בֶּן נֹחַ שֶׁקִּילֵּל אֶת הַשֵּׁם נִתְגַּייֵר פָּטוּר. מִפְּנֵי שֶׁנִּשְׁתַּנֶּה דִינוֹ. רִבִּי לָֽעְזָר בְּשֵׁם רִבִּי חֲנִינָה. מְנַיִין שֶׁבְּנֵי נֹחַ מוּזְהָרִין עַל עֲרָיוֹת כְּיִשְׂרָאֵל. תַּלְמוּד לוֹמַר וְדָבַק בְּאִשְׁתּוֹ. וְלֹא בְאֶשֶׁת חֲבֵירוֹ. וְדָבַק בְּאִשְׁתּוֹ. וְלֹא בְזָכוֹר וְלֹא בִבְהֵמָה. רִבִּי שְׁמוּאֵל רִבִּי אַבָּהוּ רִבִּי לָֽעְזָר בְּשֵׁם רִבִּי חֲנִינָה. בֶּן נֹחַ שֶׁבָּא עַל אִשְׁתּוֹ שֶׁלֹּא כְדַרְכָּהּ נֶהֱרַג. מַה טַעַם. וְדָבַק בְּאִשְׁתּוֹ וְהָיוּ לְבָשָׂר אֶחָד. מִמָּקוֹם שֶׁשְּׁנֵיהֶן עוֹשִׂין בָּשָׂר אֶחָד. Il y a encore une autre différence à savoir s’il dépend de la législation juive, ou de celle des païens: Si ce païen est soumis aux lois des Juifs, et qu’après son crime il se convertit au Judaïsme, il reste toujours coupable au même degré (sans modification); s’il dépend au contraire de la législation païenne, il restera dispensé de la pénalité pour ce fait, même lorsqu’il sera ensuite converti, car R. Hanina dit7B., Sanhedrin 71.: Un Noahide, eut-il même blasphémé contre la Divinité, échappe à toute pénalité ultérieure lorsqu’il se convertit plus tard, puisqu’il change alors de législation8En somme, observe le commentaire Pné-Mosché, le texte ne résout pas la question de savoir par quelle juridiction le païen qui a commis le crime précité sera examiné et condamné.. R. Eléazar dit au nom de R. Hanina9Cf. J., (Yebamot 11, 4).: d’où sait-on que même les Noahides sont avisés de ne pas commettre de relations illicites entre eux aussi bien que les Israélites? De ce qu’il est dit (Gn 2, 24): Il (l’époux) s’attachera à sa femme, non à celle d’autrui; “il s’attachera à elle” (ce qui est dit avec superfluité), mais il n’aura d’union ni avec un homme, ni avec un animal. R. Samuel, R. Abahou, ou R. Eléazar dit au nom de R. Hanina: un Noahide qui cohabite avec sa femme irrégulièrement mérite la peine de mort, en vertu du verset précité: Il s’attachera à sa femme, et ils ne formeront qu’une chair, in loco quo ambo uniti10Per genitalia..
רִבִּי יוֹסֵי בְעָא. הַעֲרָייָה בְּזָכוֹר מַהוּ. הַעֲרָייָה בַּבְּהֵמָה מָה הִיא. וְכָל־הָעֲרָיוֹת לֹא מִן הַנִּידָּה לָֽמְדוּ. זָכוֹר מִינָּהּ. בְּהֵמָה מִינָּהּ. עַד כְּדוֹן בְּיִשְׂרָאֵל. בַּגּוֹיִם. אָמַר רִבִּי מָנָא. לֹא מִינָּהּ. וְדָבַק בְּאִשְׁתּוֹ. וְלֹא בְאֶשֶׁת חֲבֵירוֹ כָּל־שֶׁהוּא. וְדִכְװָתָהּ לֹא בְזָכוֹר וְלֹא בִבְהֵמָה אֲפִילוּ כָּל־שֶׁהוּא. R. Yossé demanda11Cf. J., (Ketubot 1, 3).: Est-ce que l’acte de copulation à l’égard d’un homme, ou avec un animal, est considéré comme union (passible de pénalité, ou non)? -Oui, certes, par déduction d’analogie avec la loi sur la femme menstruée, dont on déduit tous les cas spéciaux de relations illicites (et l’on en conclut que même une union imparfaite, ou inachevée, est condamnable); il en sera de même pour les rapports avec un mâle, ou un animal. Ainsi, l’on connaît la défense pour un israélite; mais d’où le sait-on pour un païen (non assujetti à la loi sur les menstrues)? On peut le conclure, dit R. Mena, du même verset précité “il s’attachera à sa femme”, non à celle d’autrui, même si peu que ce soit, et au même titre se trouve défendue l’union avec un mâle, ou avec un animal, si minime qu’elle soit
הֲרֵי לָמַדְנוּ. גּוֹיִם אֵין לָהֶן קִידּוּשִׁין. מָהוּ שֶׁיְּהֵא לָהֶם גֵּירוּשִׁין. רִבִּי יוּדָה בֶּן פָּזִי וְרִבִּי חָנִין בְשֵׁם רִבִּי חוּנָה רוֹבָה דְצִיפּוֹרִין. אוֹ שֶׁאֵין לָהֶן גֵּירוּשִׁין אוֹ שֶׁשְּׁנֵיהֶן מְגָֽרְשִׁין זֶה אֶת זֶה. רִבִּי יוֹחָנָן דְּצִפֹּרִין רִבִּי אָחָא רִבִּי חִינְנָא בְשֵׁם רִבִּי שְׁמוּאֵל בַּר נַחְמָן. כִּי שָׂנֵא שַׁלַּח אָמַר יי֨ אֱלֹהֵי יִשְׂרָאֵל. בְּיִשְׂרָאֵל נָתַתִּי גֵּירוּשִׁין. לֹא נָתַתִּי גֵירוּשִׁין בְּאוּמּוֹת הָעוֹלָם. רִבִּי חֲנַנְיָה בְשֵׁם רִבִּי פִינְחָס. כָּל־הַפֲּרָשָׁה כְתִיב יי֨ צְבָאוֹת. וְכָאן כְּתִיב אֱלֹהֵי יִשְׂרָאֵל. לְלַמְּדָךְ שֶׁלֹּא יִיחֵד הַקָּדוֹשׁ בָּרוּךְ הוּא שְׁמוֹ בְגֵירוּשִׁין אֶלָּא בְיִשְׂרָאֵל בִּלְבַד. . Nous avons donc appris (plus haut) que, pour les païens, il n’y a pas de consécration en mariage anticipée (en dehors de la cohabitation). Sont-ils sujets à la loi du divorce? R. Juda b. Pazi et R. Hanin disent au nom de R. Houna le grand à Sephoris12V. Midrash Rabba sur la Gn ch. 18.: ou il faut admettre pour eux qu’ils ne procèdent pas au divorce régulier (par acte), ou que les deux conjoints se séparent à volonté (sans formalité). R. Yohanan de Sephoris, ou R. Aha, R. Hinena, au nom de R. Samuel b. Nahman, dit d’interpréter ce verset (Ml 2, 16): Car l’Eternel, le Dieu d’Israël, a dit qu’il hait qu’on la renvoie; on infère de là que la loi sur le divorce subsiste seulement à l’égard des Israélites, non parmi les représentants d’autres nations. R. Hanania au nom de R. Pinhas observe que, dans tout ce chapitre prophétique, l’Eternel est désigné sous le nom de Dieu Sabaôt, tandis que dans ce dernier verset il est nommé “Dieu d’Israël”, afin d’enseigner que, pour la question de divorce, le nom du Dieu unique n’est mentionné qu’à l’égard d’Israël.
מִילְּתֵיהּ דְּרִבִּי חִייָה רֹבָה אָֽמְרָה. גּוֹיִם אֵין לָהֶן גֵּירוּשִׁין. דְּתַנֵּי רִבִּי חִייָה כֵן. גּוֹי שֶׁגֵּירַשׁ אֶת אִשְׁתּוֹ וְהָֽלְכָה וְנִישֵּׂאת לְאַחֵר וְגֵירְשָׁהּ וְאַחַר כָּךְ נִתְגַּייְרוּ שְׁנִיהֶן. אֵנִי קוֹרֵא עָלֶיהָ לֹא יוּכַל בַּעֲלָהּ הָרִאשׁוֹן אֲשֶׁר שִׁלְּחָהּ לָשׁוּב לְקַחְתַּהּ. וְתַנֵּי כֵן. מַעֲשֶׂה בָא לִפְנֵי רִבִּי וְהִכְשִׁיר. On sait, par l’avis qu’émet ci-après R. Hiya le grand, que les païens ne sont pas sujets à la loi du divorce, car R. Hiya a enseigné: Si un païen a répudié sa femme, laquelle a épouser un autre homme, qui l’a répudiée à son tour, puis les deux hommes se convertissent au Judaïsme, on ne leur appliquera pas ce précepte (Dt 24, 4): son premier mari qui l’a répudiée ne pourra plus (alors) la reprendre (et le païen sera libre de la reprendre). En effet, on a enseigné: un fait de ce genre fut soumis à l’appréciation de Rabbi, qui autorisa l’union nouvelle.
בִּשְׁטָר. הָדָא דְתֵימַר. בִּשְׁטָר שֶׁאֵינוֹ יָפֶה שָׁוֶה פְרוּטָה. אֲבָל בִּשְׁטָר שֶׁהוּא יָפֶה שָׁוֶה פְרוּטָה כְּכֶסֶף הוּא. תַּנֵּי רִבִּי חִייָה כֵן. לא סוֹף דָּבָר בִּשְׁטָר שֶׁהוּא יָפֶה שָׁוֶה פְרוּטָה. וַהֲלֹא מִתְקַדֶּשֶׁת הִיא הָאִשָּׁה בְּכָל־דָּבָר שֶׁהוּא יָפֶה שָׁוֶה פְרוּטָה. אֶלָּא אֲפִילוּ כְתָבוֹ עַל הַחֶרֶס אוֹ עַל נְייָר וּנְתָנוֹ לָהּ הֲרֵי זוֹ מְקוּדֶּשֶׁת. Par le contrat” (est-il dit dans la Mishna). On entend par là un contrat n’ayant pas même la valeur d’une prouta (même monnaie); car, s’il avait cette valeur, il serait inutile d’en parler, puisqu’alors ce serait l’équivalent de l’argent en espèces. De même R. Hiya a enseigné: En réalité, il n’est pas besoin d’employer un contrat qui représente une valeur quelconque, puisque d’ailleurs on peut consacrer une femme par tout objet qui représente un minimum de valeur d’une prouta13Tossefta à ce traité, ch. 1.; eut-on même écrit le contrat sur un tesson d’argile, ou sur un chiffon de papier, puis on l’a remis à la femme, celle-ci sera consacrée comme épouse.
כְּתָבוֹ עַל דָּבָר שֶׁהוּא אִיסּוּר הֲנָאָה. תַּנֵּי רִבִּי חָנִין. מַעֲשֶׂה בָא לִפְנֵי רִבִּי וְאָמַר. הֲרֵי זוֹ מְגוֹרֶשֶׁת. רִבִּי אֶלְעָזָר אָמַר. אֵינָהּ מְגוֹרֶשֶׁת. אָמַר רִבִּי זְעִירָא. הֲוְייָן רַבָּנִין פְּלִיגִין. מָן דְּאָמַר. אֵינָהּ מְקוּדֶּשֶׁת. אֵינָהּ מְגוֹרֶשֶׁת. וּמָן דָּמַר. מְקוּדֶּשֶׁת. מְגוֹרֶשֶׁת. חֲבֵרַייָה אָֽמְרִין לַחוֹמָרִין. רִבִּי יוֹסֵי בְעָא. מָהוּ לַחוֹמָרִין. אֵינָהּ מְקוּדֶּשֶׁת מְגוֹרֶשֶׁת הַיינוֹ לַחוֹמָרִין. אִילּוּ אֵינָהּ מְגוֹרֶשֶׁת מְקוּדֶּשֶׁת הַיְּנוֹ לַחוֹמָרִין. מָהוּ כְדוֹן. רִבָּנִין דְּקַיְסָרִין בְּשֵׁם רִבִּי יַעֲקֹב בַּר אָחָא. מָאן דְּאָמַר. מְגוֹרֶשֶׁת. אִיסּוּר הֲנָייָה מִדִּבְרֵיהֶם. וּמָן דָּמַר. אֵינָהּ מְקוּדֶּשֶׁת. אִיסּוּר הֲנָייָה מִדְּבַר תּוֹרָה. הָא בְּאִיסּוּר הֲנָייָה מִדִּבְרֵיהֶן מְקוּדֶּשֶׁת. אִין תֵּימַר כֵּן לֵית הָדָא פְלִיגָא עַל רַב. דְּרַב אָמַר. דִּבְרֵי רִבִּי מֵאִיר. הַמְקַדֵּשׁ בְּחָמֵץ מִשֵּׁשׁ שָׁעוֹת וּלְמַעֲלָן לֹא עָשָׂה וְלֹא כְלוּם. וְחָמֵץ מִשֵּׁשׁ שָׁעוֹת וּלְמַעֲלָן טָב הוּא כְלוּם. תַּמָּן בְּגוּפוֹ קִידֵּשׁ. בְּרַם הָכָא בִּתְנָיִים שֶׁבּוֹ קִידֵּשׁ. מֵעַתָּה אֲפִילוּ בְּאִיסּוּר הֲנָייָה דְּבַר תּוֹרָה תְּהֵא מְקוּדֶּשֶׁת. מַה בֵינָהּ לִשְׁטָר שֶׁאֵינוֹ יָפֶה שָׁוֶה פְרוּטָה. תַּמָּן אֵינוֹ רָאוּי לְהַשְׁלִים עָלָיו. בְּרַם הָכָא רָאוּי הוּא לְהַשְׁלִים עָלָיו. Si un contrat de divorce a été écrit sur un objet dont il est défendu de tirer un profit quelconque, est-il valable? R. Hanin a enseigné qu’un cas de ce genre a été exposé devant Rabbi, qui a dit: la femme en question dans ce divorce sera ainsi légalement répudiée; selon R. Eléazar, elle ne le sera pas. R. Zeira dit que ces mêmes rabbins doivent aussi différer d’avis pour la question de mariage: le second interlocuteur doit être d’avis qu’un contrat rédigé de cette façon ne sera pas effectif, pas plus que la répudiation ne sera légale; d’après le préopinant au contraire, un tel contrat servira, soit à consacrer une femme, soit à la répudier. Les autres compagnons d’étude n’adoptent pas cette analogie et disent d’adopter l’interprétation la plus sévère. Qu’est-ce que l’on entend, demanda R. Yossé, par le sens “le plus sévère”? La femme sera-t-elle à la fois consacrée et répudiée (en raison du doute), et la sévérité consiste en ce que, malgré la consécration, il faut la recommencer, de même qu’en cas d’un tel divorce la femme sera impropre au Cohen à titre de répudiée, bien qu’aux deux cas la femme devrait se dégager d’une seconde consécration à autrui par un nouveau divorce. Ou dira-t-on qu’il n’y a pas de divorce, et pour les deux cas on observe la sévérité de consécration en mariage? Les Rabbins de Césarée disent au nom de R. Jacob b. Aha: le second interlocuteur, qui déclare un tel divorce valable, admet aussi un tel mariage comme légal, en supposant qu’il s’agit d’un interdit de jouissance par ordre rabbinique; le préopinant au contraire déclare qu’aucun de ces actes n’a de valeur, parce qu’il s’agit d’un interdit d’ordre légal. Donc, par un acte rédigé sur une matière interdite d’ordre rabbinique, selon tous, le mariage est valable. S’il en est ainsi, c’est opposé à ce que Rav dit14V. J., (Pessahim 1, 4).: même selon R. Meir (qui dit qu’à partir de midi du 14 Nissan, le levain est seulement interdit par mesure rabbinique), celui qui à partir de la 6e heure aurait pris du pain levé pour consacrer une femme aurait accompli un acte sans valeur. C’est qu’au sujet du pain levé, il s’agit d’une consécration faite par cet objet même, qui n’a plus de valeur après la sixième heure, outre qu’il est interdit par les rabbins; tandis qu’ici il s’agit d’avoir consacré la femme par les conditions inscrites au contrat. Mais alors (si l’on tient pas compte de la matière sur laquelle le contrat est rédigé), même si le contrat est fait sur un interdit de jouissance d’ordre légal, la femme devrait être tenue pour consacrée? Quelle différence y a-t-il entre cet acte et celui qui n’a aucune valeur intrinsèque (servant, malgré cela, à consacrer une femme)? La première sorte de contrat ne peut pas même servir à achever le mariage (à titre d’interdit légal, la matière n’a aucune valeur brute); tandis que le second peut servir du moins à achever le mariage.
תַּמָּן תַּנִּינָן. שְׁבוּעַת הַדַּייָנִין. הַטַּעֲנָה שְׁתֵּי כֶסֶף וְהַהוֹדָייָה שָׁוֶה פְרוּטָה. הַטַּעֲנָה. בֵּית שַׁמַּי אוֹמְרִים. מָעָה. וּבֵית הִלֵּל אוֹמְרִים. שְׁתֵּי מָעִין. מִחְלְפָה שִׁיטַּתְהוֹן דְּבֵית שַׁמַּי. תַּמָּן אִינּוּן אָֽמְרִין. כֶּסֶף דֵּינָר. וָכָא אִינּוּן אָֽמְרִין. כֶּסֶף מָעָה. מִחְלְפָה שִׁיטַּתְהוֹן דְּבֵית הִלֵּל. תַּמָּן אִינּוּן אָֽמְרִין. כֶּסֶף פְּרוּטָה. וָכָא אִינּוּן אָֽמְרִין. כֶּסֶף שְׁתֵּי מָעִין. רִבִּי יַעֲקֹב בַּר אָחָא בְשֵׁם רִבִּי חֲנִינָה. בֵּית שַׁמַּי לְמֵידִין מִתְּחִילַּת מְכִירָתָהּ שֶׁלָּעִבְרִייָה. מַה תְּחִילַּת מְכִירָתָהּ בְּדֵינָר אַף קִידּוּשֶׁיהָ בְּדֵינָר. בֵּית הִלֵּל לְמֵידִין מִסּוֹף גֵּירוּעֶיהָ. מַה סוֹף גֵּירוּעֶיהָ בִּפְרוּטָה אַף קִידּוּשֶׁיהָ בִּפְרוּטָה. מַה טַעֲמוֹן דְּבֵית שַׁמַּי. שֶׁנֶּאֱמַר וְיָֽצְאָה חִנָּם אֵין כָּסֶף. וְכִי אֵין אָנוּ יוֹדְעִים שֶׁאֵין כָּסֶף. מַה תַלְמוּד לוֹמַר אֵין כָּסֶף. מִיכָּן שֶׁנִּמְכְּרָה בְּכֶסֶף יוֹתֵר מִכֶּסֶף. וְכַמָּה יוֹתֶר מִכֶּסֶף. דֵּינָר. אוֹ כֶסֶף פְּרוּטָה. יוֹתֶר מִכֶּסֶף שְׁתֵּי פְרוּטוֹת. סוֹף מַטְבֵעַ כֶּסֶף מָעָה. וּתְהֵא מָעָה. רִבִּי בּוּן בְּשֵׁם רִבִּי יוּדָה בַּר פָּזִי. שֶׁאִם בִּיקְּשָׁה לִיגָּרַע. מְגָרַעַת בְּמָעָה בְכָל־שָׁנָה וְיוֹצֵא. וְתִגְרַע בִּפְרוּטָה. אָמַר רִבִּי בּוּן. הַגַּע עַצְמָךְ שֶׁאִם בִּקְּשָׁה לִיגָּרַע מִתְּחִילַּת הַשָּׁנָה הַשִּׁשִּׁית תְּחִילַּת גֵּירוּעֶיהָ בִּפְרוּטָה וְסוֹף גֵּירוּעֶיהָ בִּפְרוּטָה. אֶלָּא תְּחִילַּת גֵּירוּעֶיהָ בְּמָעָה וְסוֹף גֵּירוּעֶיהָ בִּפְרוּטָה. אִילּוּ לֹא נִשְׁתַּייֵר שָׁם אֶלָּא שָׁוֶה פְרוּטָה שֶׁמָּא אֵינָה מַגְרַעְתָּהּ וְיוֹצְאָה. כְּשֵׁם שֶׁסּוֹף גֵּירוּעֶיהָ בִּפְרוּטָה אַף קִידּוּשֶׁיהָ בִּפְרוּטָה. מַה טַעֲמוֹן דְּבֵית הִלֵּל. מִמַּה שֶׁסּוֹף גֵּירוּעֶיהָ בִּפְרוּטָה אַתְּ יוֹדֵעַ שֶׁקִּידּוּשֶׁיהָ בִּפְרוּטָה. On a enseigné ailleurs15(Shevuot 6, 1).: Les juges défèrent le serment en cas d’aveu partiel, lorsque l’objet de la contestation a au moins une valeur de deux pièces d’argent, et l’aveu porte sur un minimum de la valeur d’une prouta; selon les Shammaïtes, l’objet de la contestation pourra n’être que d’un maa; selon les Hillélites, elle devra être de deux maas. Est-ce que l’école de Shammaï n’est pas en contradiction avec elle-même? D’une part (pour les mariages), elle est d’avis que, par pièce d’argent, on entend le Dinar16V. J., ibid. ( 36d)., tandis que d’autre part (pour le serment), il est question de maa pour représenter la pièce d’argent? De même, l’école de Hillel n’est-elle pas en contradiction avec elle-même? D’une part (pour le mariage), elle est d’avis d’entendre par pièce d’argent une prouta, tandis qu’ici elle entend par là deux maas? En voici l’explication, dit R. Jacob b. Aha au nom de R. Hanina: pour le mariage, l’école de Shammaï adopte comme terme d’analogie le principe de la vente d’une servante juive; comme en principe elle sera vendue pour un dinar, de même la consécration en mariage se fera pour une pièce d’argent de cette valeur17"En quittant son maître pour cause de désaccord (Ex 21, 8) à 11, la fille juive qui lui a été vendue comptera pour quelle somme elle est entrée au service et combien d'années elle y a passées; puis, défalquant une diminution pour chaque année écoulée à ce service, elle rendra au maître la différence entre son prix versé et celui de la valeur actuelle.". L’école de Hillel au contraire adopte, pour terme d’analogie, la diminution de valeur (ou le montant de la diminution de valeur de la servante juive lors de sa sortie de chez le maître); et comme cette réduction peut aller jusqu’à une prouta, la même valeur sera admise comme minimum pour la consécration en mariage. Or, pourquoi l’école de Shammaï admet-elle comme unité de valeur le dinar? C’est qu’il est écrit (Ex 21, 11): Elle sortira gratuitement, sans argent (ou rançon); or, il va sans dire qu’elle n’a pas d’argent à recevoir, et cette expression (superflue) a pour but d’indiquer qu’elle sera vendue pour de l’argent (deux maas) supérieur à la consécration légale (un maa). Est-ce à dire qu’en principe elle a été vendue pour un peu plus d’un dinar, le mot argent signifiant dinar? Ou désigne-t-il une prouta, et l’on suppose qu’elle a été vendue pour une somme supérieure, ou deux prouta? Finalement, il faut admettre que le type minimum de l’ “argent” est le maa. Pourquoi alors n’est-ce pas le maa (au lieu du dinar) que l’on adopte comme unité du prix de vente? R. Aboun au nom de R. Juda b. Pazi dit: en cas de vente d’une fille juive pour un dinar, lorsqu’elle voudra diminuer la valeur, on défalquera un maa par chacune des années de service (un dinar = six maas), après quoi elle peut sortir sans rien devoir. Mais pourquoi ne pas admettre (en cas de vente primitive à raison d’un maa) que la diminution annuelle sera d’une prouta (= 1/8 de maa)? Il faut tenir compte, répond R. Aboun, du cas où cette fille voudrait invoquer la diminution de valeur dès le commencement de la sixième année; or, si le maa était l’unité de mesure, comment supposer que le commencement de la diminution en cette sixième année et la fin soient de même d’un prouta? Il faut donc forcément dire qu’il s’agit d’une vente primitive pour un dinar, pour laquelle la diminution calculée au commencement de l’année sixième sera d’un maa, et à la fin de cette année elle ne sera que d’une prouta. L’école de Hillel adopte l’avis opposé, prenant pour mesure le reliquat final sur les diverses diminutions de valeur de cette fille; comme il suffit au besoin qu’il ne reste qu’une prouta, une telle menue monnaie peut suffire aussi à la consécration en mariage; or, s’il ne restait qu’une valeur de prouta à ladite servante, cet état de diminution ne l’empêchera pas de sortir, de même une telle valeur, quoiqu’infime, peut suffire à consacrer une femme en mariage.
מִחְלְפָה שִׁיטַּתְהוֹן דְּבֵית הִלֵּל. כְּתִיב. כִּי יִתֵּן אִישׁ אֶל רְעֵהוּ כֶּסֶף אוֹ כֵלִים לִשְׁמוֹר. אִם לְלַמֵּד שֶׁאֵין בֵּית דִּין נִזְקָקִין לְפָחוֹת מִשָּׁוֶה פְרוּטָה. כְּבָר כְּתִיב לְאַשְׁמָה בָהּ. פְּרָט לְפָחוֹת מִשָּׁוֶה פְרוּטָה. מַה תַלְמוּד לוֹמַר אֵין כָּסֶף. מִיכָּן שֶׁיֵּשׁ כָּאן יוֹתֵר מִכֶּסֶף. וְכַמָּה הוּא יוֹתֵר מִכֶּסֶף. שְׁתֵּי מָעִין. אוֹ כֶסֶף פְּרוּטָה. יוֹתֵר מִכֶּסֶף שְׁתֵּי פְרוּטוֹת. סוֹף מַטְבֵעַ כֶּסֶף מָעָה. וּתְהֵא מָעָה. אוֹ כֵלִים. מַה כֵלִים שְׁנַיִם. אַף כֶּסֶף שְׁנַיִם. מַה מְקַייְמִין בֵּית שַׁמַּי אוֹ כֵלִים. כְּהָדָא דְתַנֵּי. רִבִּי נָתָן אוֹמֵר. אוֹ כֵלִים. לְרַבּוֹת כֵּלִים הַרְבֶּה. שְׁמוּאֵל אָמַר. טְעָנוֹ שְׁנֵי מְחָטִים וְהוֹדָה לוֹ עַל אַחַת מֵהֶן. חַייָב. אָמַר רִבִּי חִינְנָא. וְהוּא שֶׁיְּהוּ יָפוֹת כִּשְׁתֵּי פְרוּטוֹת. כְּדֵי שֶׁתְּהֵא הַטַּעֲנָה שָׁוֶה פְרוּטָה וְהַהוֹדָייָה שָׁוֶה פְרוּטָה. וְאַתְייָא כְבֵית שַׁמַּי דְּלָא יַלְפֵי כֶסֶף מִכֵּלִים. בְּרַם כְּבֵית הִלֵּל דְּאִינּוּן יָֽלְפִין כֶּסֶף מִכֵּלִים. מַה כֵלִים שְׁנַיִם אַף כֶּסֶף שְׁנַיִם. וְדִכְװָתָהּ. מַה כֶסֶף שְׁתֵּי מָעִים. אַף כֵּלִים שְׁתֵּי מָעִים. Cependant, l’école de Hillel reste en contradiction avec elle-même, puisqu’ici (pour la question de mariage) elle se contente d’une prouta, tandis qu’ailleurs (pour le serment déféré en cas d’aveu partiel) elle appelle “argent” deux maas. C’est qu’il est dit (ibid. 22, 6): Lorsqu’un homme remettra à son prochain de l’argent, ou des ustensiles à garder, etc.; or, le mot “argent” de ce verset ne saurait indiquer qu’un procès ne peut pas être soulevé pour moins d’une prouta, puisqu’il est déjà écrit (Lv 5, 26): pour se rendre coupable par elle, expression superflue qu’il faut entendre en ce sens: il n’y a pas de “culpabilité” (qui nécessite le pardon) pour une valeur inférieure à une prouta: pourquoi donc y a-t-il le mot “argent”? Pour conclure de là que l’on déférera seulement le serment en cas d’aveu partiel, si la cause porte sur une valeur d’au moins deux maas, ou: plus d’argent. Ou bien faut-il admettre que le mot “argent” désigne une prouta, et supposer un dépôt d’une valeur supérieure à ce minimum, soit de deux prouta? -Non, car il faut admettre finalement que le type minimum est d’un maa. Mais alors pourquoi l’école de Hillel parle-t-elle (au sujet du serment) d’une valeur de deux maas, et ne pas s’en tenir à l’unité du maa (augmenté d’un faible excédant, ou prouta)? C’est qu’il est dit (ibid.): ou des ustensiles; par analogie entre les deux termes, comme le nombre des “ustensiles” (au pluriel) est au moins de deux, la valeur de l’argent sera au moins de deux maas. Quel compte les Shammaïtes tiennent-ils de cette forme au pluriel du mot “ustensiles”? Ils l’appliquent d’une façon conforme à l’enseignement de R. Nathan18Cf. Mekhilta sur la section Mischpatim, ch. 15., qu’il faut déduire du terme “ou des ustensiles” l’extension aux vases d’argiles (quelqu’infime que soit cette valeur). Samuel dit19V. B., Shevuot 11 et 40.: Si le débat porte sur deux parts de froment, et le défendeur avoue devoir l’une de ces parts, il sera tenu au serment pour le reste. Toutefois, ajoute R. Hinena, il faut que les deux parts valent au moins deux prouta, de telle façon que, si le sujet du débat vaut plus d’une prouta, l’aveu porte sur un minimum d’une prouta. Ceci est conforme à l’avis des Shammaïtes, qui déduisent du mot “argent” (dans le verset précité) qu’il devra être semblables aux “ustensiles” (d’au moins deux Maas); tandis que, selon l’école de Hillel, par analogie entre les termes “argent” et “ustensiles”, tous deux devront se composer d’au moins deux objets; et, par réciprocité, comme il est entendu que l’argent sera d’au moins deux maas, les “ustensiles” devront être aussi au moins deux (d’une certaine valeur”.
אַף עַל פִּי שֶׁנֶּחְלְקוּ בֵּית שַׁמַּי וּבֵית הִלֵּל בְּצָרוֹת וּבָאֲחָיוֹת וּבְגֵט יָשָׁן וּבִסְפֵק אֵשֶׁת אִישׁ וּבִמְקַדֵּשׁ בְּשָׁוֶה פְרוּטָה וְהַמְגָרֵשׁ אֶת אִשְׁתּוֹ וְלָנָה עִמּוֹ בְּפוֹנְדָקִי וְהָאִשָּׁה מִתְקַדֶּשֶׁת בְּדֵינָר וּבְשָׁוֶה דֵינָר. לֹא נִמְנְעוּ בֵּית שַׁמַּי לִישָּׂא נָשִׁים מִבֵּית הִלֵּל וְלֹא בֵּית הִלֵּל מִבֵּית שַׁמַּי אֶלָּא נוֹהֲגִין בֶּאֱמֶת וּבְשָׁלוֹם. שֶׁנֶּאֱמָר וְהָאֱמֶת וְהַשָּׁלוֹם אֵהָבוּ. מַמְזֵירוּת בֵּנְתַיִים וְאַתְּ אָמַר הָכֵין. הֵיךְ עֲבִידָא. קִידֵּשׁ הָרִאשׁוֹן בְּשָׁוֶה פְרוּטָה וְהַשֵּׁינִי בְדֵינָר. עַל דַּעְתְּהוֹן דְּבֵית שַׁמַּי מְקוּדֶשֶׁת לַשֵּׁינַי וְהַװְלָד מַמְזֵר מִן הָרִאשׁוֹן. עַל דַּעְתְּהוֹן דְּבֵית הִלֵּל מְקוּדֶשֶׁת לָרִאשׁוֹן וְהַװְלָד מַמְזֵר מַן הַשֵּׁינִי. רִבִּי יַעֲקֹב בַּר אָחָא בְשֵׁם רִבִּי יוֹחָנָן. מוֹדִים בֵּית שַׁמַּי לְבֵית הִלֵּל לְחוֹמָרִין. מֵעַתָּה בֵּית שַׁמַּי יִשְׂאוּ נָשִׁים מִבֵּית הִלֵּל דְּאִינּוּן מוֹדֵיי לוֹן. וּבֵית הִלֵּל לֹא יִשְׂאוּ נָשִׁים מִבֵּית שַׁמַּי דְּלֵית אִינּוּן מוֹדֵיי לוֹן. רִבִּי יוֹחָנָן בְשֵׁם רִבִּי יַנַּאי. אֵילּוּ וְאֵילּוּ כַּהֲלָכָה הָיוּ עוֹשִׂין. בְּדָא תַנִּינָן. שָֽׁלְחוּ בֵּית שַׁמַּי וּפְחָתוּהָ. שֶׁבֵּית שַׁמַּי אוֹמְרִים. עַד שֶׁיִּפְחוֹת רוּבָּהּ. אָמַר רִבִּי יוֹסֵי בֵּירִבִּי בּוּן. עַד שֶׁלֹּא בָא מַעֲשֶׂה אֵצֶל בֵּית הִלֵּל הָיוּ בֵית שַׁמַּי נוֹגְעִין בּוֹ. מִשֶׁבָּא מַעֲשֶׂה אֵצֶל בֵּית הִלֵּל לֹא הָיוּ בֵית שַׁמַּי נוֹגְעִין בּוֹ. אָמַר רִבִּי אַבָּא מָרִי. וְיֵאוּת. מַה תַנִּינָן. טִימְּאוּ טָהֳרוֹת לְמַפְרֵעַ. לֹא מִיכָּן וְלָבֹא. רִבִּי יוֹסֵי בֵּירִבִּי בּוּן אָמַר. אִיתְפַּלְּגוֹן רַב וּשְׁמוּאֵל. חַד אָמַר. אֵילּוּ וְאֵילּוּ כַּהֲלָכָה הָיוּ עוֹשִׂין. וְחָרָנָה אָמַר. אֵילּוּ כְהִילְכָתָן וְאֵילּוּ כְהִילְכָתָן. מַמְזֵירוּת בֵּנְתַיִם וְאַתְּ אָמַר אָכֵן. הַמָּקוֹם מְשַׁמֵּר וְלֹא אִירָע מַעֲשֶׂה מֵעוֹלָם.
כְּהָדָא דְתַנִּי. כָּל־הָרוֹצֶה לְהַחֲמִיר עַל עַצְמוֹ וְלִנְהוֹג כְּחוּמְרֵי בֵית שַׁמַּי וּכְחוּמְרֵי בֵית הִלֵּל עַל זֶה נֶאֱמַר וְהַכְּסִיל בַּחוֹשֶׁךְ הוֹלֵךְ. כְּקוּלֵּי אֵילּוּ וּכְקוּלֵּי אֵילּוּ נִקְרָא רָשָׁע. אֶלָּא אוֹ כְדִבְרֵי בֵית שַׁמַּי כְקוּלֵּיהֶם וּכְחוּמְרֵיהֶן. אוֹ כְדִבְרֵי בֵית הִלֵּל כְקוּלֵּיהֶן וּכְחוּמְרֵיהֶן. הָדָא דְתֵימַר עַד שֶׁלֹּא יָצָאת בַּת קוֹל. מִשֶׁיָּצָאת בַּת קוֹל לְעוֹלָם הֲלָכָה כְדִבְרֵי בֵית הִלֵּל. וְכָל־הָעוֹבֵר עַל דִּבְרֵי בֵית הִלֵּל חַייָב מִיתָה. תַּנֵּי יָֽצְתָה בַּת קוֹל וְאָֽמְרָה. אֵילּוּ וְאֵילּוּ דִבְרֵי אֱלֹהִים הֵן. אֲבָל הֲלָכָה כְדִבְרֵי בֵית הִלֵּל. אֵיכָן יָצָאת בַּת קוֹל. רִבִּי בֵּיבַי בְשֵׁם רִבִּי יוֹחָנָן. בְּיַבְנֶה יָצָאת בַּת קוֹל.
וְכַמָּה הִיא פְרוּטָה. אֶחָד מִשְּׁמוֹנֶה בְּאִסָּר הָאִיטַלְקִי. תַּנֵּי. הָאִיסָּר אֶחָד מֵעֶשְׂרִים וְאַרְבָּעָה בְּדֵינָר כֶּסֶף. דֵּינָר כֶּסֶף אֶחָד מֵעֶשְׂרִים וְאַרְבָּעָה לְדֵינָר זָהָב. תַּנֵּי רִבִּי חִייָה. סִילְעָא אַרְבָּעָה דֵינָרִין. שֵׁשׁ מָעָה כֶסֶף דֵּינָר. שְׁנֵי פּוּנְדְיוֹנִין מָעָה. מָעָה שְׁנֵי אִיסָּרִין. פּוּנדְיוֹן שְׁנֵי מסֵומִיסִּין. אִיסָּר שְׁנֵי קָרְדּיונְטֵס. מסִומִס שְׁנֵי פְרוּטוֹת. קָרְדּיונְטֵס סָֽלְקִין אֶחָד מִשְּׁלֹשִׁים וּשְׁנַיִם לְמַעֲלָה. –20Suit un grand passage traduit en (Yebamot 1, 6), fin. Combien vaut la prouta? La huitième partie d’un Assarion italien21Cf. t. 8, p. 100.. On a enseigné22"(Eduyot 4, 7); Tossefta à Baba Batra ch. 5.": l’Assarion est 1/24 du dinar d’argent; celui-ci est un 24e du dinar d’or. R. Hiya a enseigné: un sela vaut quatre dinars; six Maas d’argent valent un dinar; celui-ci vaut deux pondion23Ou mieux: Dupondium. V. Zuckermann, Talmudische Gewichte u. Manze, p. 23.; deux Pondion valent un Maa; deux Assaria Assaria, valent un pondion; deux Semisses (de hmiseuma, valent un As; deux Quadrans Kordanth", ou teruncius, Triougcion, valent un Semis; deux Prouta valent un Quadrans. Il résulte de là que cette dernière constitue la 32e part d’un Maa.
אָמַר רִבִּי זְעִירָא. בִּימֵי רִבִּי סִימַאי וְרַבּוֹתֵינוּ עָשׂוּ אוֹתָם אֶחָד מֵעֶשְׂרִים וְאַרְבָּעָה לְמַעֲלָה. וְתַנֵּי. רִבִּי שִׁמְעוֹן בֶּן גַּמְלִיאֵל אוֹמֵר. שְׁלֹשָׁה דוֹדְסִים מָעָה. שְׁנֵי בֵּיצִים דְּרוֹסָה. שְׁנֵי שֵׂמִין נותנין. שְׁנֵי פְרוּטוֹת שֵׂמִין. סָלְקוֹן אֶחָד מֵעֶשְׂרִים וְאַרְבָּעָה לְמָעָה. R. Zeira dit: au temps de R. Simaï, nos sages ont décidé (attribuant un peu plus de valeur à la Prouta) qu’elle représenterait la 24e part du Maa. De même, R. Simon b. Gamliel a enseigné: deux grains (= d’orge, Hordea) valent un Maa24"Maïmonide donne à ce propos le montant du dinar (si fréquent dans le Talmud): selon lui, le dinar pèse 96 grains d'orge; le Issar est _ de drahme, ou Dirhem en arabe; le dinar vaut 6 drachmes; donc, le Issar pèse (vaut) 4 grains et une fraction."; deux Ennéades (Ennea" = 1/9 de Sesterce), valent un Hordeum; deux huitièmes (de cette monnaie) donnant donc deux prouta; il en résulte que cette dernière est un 24e du Maa.
רִבִּי חֲנִינָה וְרִבִּי מָנָא. רִבִּי חֲנִינָה אוֹמֵר. נְחֻשָׁא בְאַתְרֵיהּ קַייָם. כַּסְפָּא זְלִיל. כַּסְפָּא יְקִיר. רִבִּי מָנָא אָמַר. כַּסְפָּא בְאַתְרֵיהּ קַייָם. נְחֻשָׁא יְקִיר נְחֻשָׁא זְלִיל. עַל דַּעְתֵּיהּ דְּרִבִּי חֲנִינָה לְעוֹלָם שֶׁשׁ נָשִׁים מִתְקַדְּשׁוֹת בְּאִיסָּר. עַל דַּעְתֵּיהּ דְּרִבִּי מָנָא פְּעָמִים שֵׁשׁ פְּעָמִים שְׁמוֹנֶה. R. Hanina et R. Mena émettent deux avis divers à ce sujet: Selon R. Hanina, la monnaie de cuivre conserve toujours sa valeur, tandis que celle d’argent tantôt vaut moins, tantôt vaut plus; R. Mena au contraire dit: la monnaie d’argent conserve toujours sa valeur, tandis que celle de cuivre tantôt vaut moins, tantôt vaut plus. Or, selon l’avis de R. Mena, on peut toujours consacrer jusqu’à six femmes par le montant d’un Assarion (= 6 prouta); selon l’avis de R. Hanina, l’Assarion (en raison de sa valeur mobile, de tantôt 6 prouta, tantôt 8 pr.) peut servir parfois à consacrer six femmes, et parfois à huit.
חִילְפַיי אָמַר. אַייתִיבוּנִי עַל גֵּיף נַהֲרָא. דְּלָא אֲפִיקִית מַתְנִיתָא דְרִבִּי חִייָה רָבָא מִמַּתְנִיתִין זָרְקוּנִי לְנַהֲרָא. אָֽמְרִין לֵיהּ. וְהָא תַנֵּי רִבִּי חִייָה. סִילְעָא אַרְבַּע דֵּינָרִין. אָמַר לוֹן. אוּף אֲנָן תַּנִּינָתָהּ. כַּמָּה תְּהֵא הַסֶּלַע חֲסֵירָה וְלֹא יְהֵא בָהּ הוֹנָייָה. רִבִּי מֵאִיר אוֹמֵר. אַרְבַּע אִיסָּרוֹת מֵאִיסָּר לְדֵינָר. אָֽמְרִין לֵיהּ. וְהָתַנֵּי רִבִּי חִייָה. שֵׁשׁ מָעָה כֶסֶף דֵּינָר. אֲמַר לֵיהּ. אוּף אֲנָא תַנֵּינָתָא. הָאוֹנָאָה אַרְבַּע כֶּסֶף מֵעֶשְׂרִים וְאַרְבַּע כֶּסֶף לְסֶלַע שְׁתוּת לַמִּקַּח. אָֽמְרִין לֵיהּ. וְהָתַנֵּי רִבִּי חִייָה. שְׁנֵי פּוֹנְדְּיוֹנִין מָעָה. אָמַר לוֹן. אוּף אֲנָן תַּנִּינָתָהּ. נוֹתֵן סֶלַע וּפוֹנְדְּיוֹן לַשָּׁנָה. אָֽמְרִין לֵיהּ. וְהָתַנֵּי רִבִּי חִייָה. שְׁנֵי אִיסָּרִין פּוֹנְדְּיוֹן. אָמַר לוֹן. אוּף אֲנָן תַּנִּינָתָהּ. הַמֵּנִיחַ אִיסָּר וְאָכַל עָלָיו חֶצְיוֹ וְהָלַךְ לוֹ לְמָקוֹם אַחֵר וַהֲרֵי הוּא יוֹצֵא בְּפוֹנְדִּיּוֹן. מוֹסִיף עָלָיו עוֹד אִיסָּר. אָֽמְרִין לֵיהּ. וְהָתַנֵּי רִבִּי חִייָה. שְׁנֵי מְסֵומִיסִּין אִיסָּר. שְׁנֵי קָרְדֵּינְטֵס מְסֵומִס. שְׁנֵי פְרוּטוֹת קָרְדֵּינְטֵס. אָמַר לוֹן. אוּף אֲנָן תַּנִּינָתָא. וְכַמָּה הִיא פְרוּטָה אֶחָד מִשְּׁמוֹנֶה בְּאִיסָּר הָאִיטַלְקִי. Hilfia put ainsi résoudre la question posée, car il avait fait un pari25V. J., (Ketubot 7, 7). Cf. Graetz, Geschichte der Juden, t. 4, p. 488., en disant: Je m’assois au bord du fleuve, et si je n’arrive pas à justifier d’après la Mishna chaque point enseigné par R. Hiya le grand, qu’on me jette à l’eau. On commença par lui observer: R. Hiya n’a-t-il pas enseigné qu’un Sela vaut quatre dinar? Nous avons de même appris26(Baba Metsia 4, 4)., répondit-il, qu’un Selà ne sera pas encore considéré comme défectueux et n’entraînera pas de tromperie sur sa valeur aussi longtemps que, selon R. Meir, on rendra quatre As par pièce, ce qui fait un As par dinar. N’a-t-il pas été enseigné aussi par R. Hiya, lui fut-il observé, que six Maa d’argent équivalent à un dinar? -En effet, répondit-il, nous l’avons appris d’autre part (ibid.): Ce serait une fraude de prendre quatre pièces d’argent sur 24 par Selà, ou un sixième de change sur une vente (c’est donc que le dinar vaut 6 Maa). On lui observa ensuite: R. Hiya n’a-t-il pas enseigné que deux Pondion représentent un Maa? En effet, répondit-il, nous le savons d’ailleurs par ce texte27Erakhim, 7, 1.: Lorsqu’au lieu de consacrer un champ dès après le Jubilé (dont le rachat devra être opéré pour 50 sicles d’argent), on le consacre seulement deux ou trois ans avant le Jubilé, il suffira de payer en équivalence au trésor un Selà et un Pondion (puisqu’en divisant 25 sicles = 50 selà, par 49 année d’activité en dehors de celle du Jubilé, il reste un selà à répartir sur toutes ces années, soit un 48e en plus, ou un Pondion; donc, celui-ci = 1/48e de selà, ou = 1/2 Maa, car 2 Pondion = un Maa). -D’autre part, lui fut-il observé, R. Hiya n’a-t-il pas enseigné que deux Assaria valent un Pondion? -En effet, répondit-il, nous le savons aussi par le texte suivant28Maasser Sheni, 4, 8.: “Celui qui a déposé un As pour employer le montant à acheter des produits désignés comme seconde dîme dont il a mangé la moitié, puis se rend dans une autre localité où ces mêmes produits valent un Pondion (le double), aura le droit de manger encore le montant d’un As pour parfaire l’équivalence” (c’est donc qu’un Pondion vaut deux As). On lui observa enfin: R. Hiya n’a-t-il pas enseigné que deux Semisses valent un As, deux Quadrans valent un Semis, et deux prouta valent un Quadrans? -En effet, leur répondit-il, nous avons aussi appris (dans notre Mishna): “Quelle est la valeur de la Prouta? La huitième part de l’Assarion italien”.
וְקוֹנָה אֶת עַצְמָהּ בְּגֵט. דִּכְתִיב וְכָתַב לָהּ סֵפֶר כְּרִיתוּת וגו׳. וּבְמִיתַת הַבַּעַל. דִּכְתִיב אוֹ כִי יָמוּת הָאִישׁ הָאַחֲרוֹן. עַד כְּדוֹן מִיתָתוֹ שֶׁלָּאַחֲרוֹן. מִיתָתוֹ שֶׁלָּרִאשׁוֹן. מָה אִם הָאַחֲרוֹן שֶׁאֵין הֵתֵירוֹ הֵיתֵר מְרוּבֶּה אַתְּ אוֹמֵר. מִיתָה מַתֶּרֶת. רִאשׁוֹן שֶׁהֵתֵירוֹ הֵיתֵר מְרוּבֶּה אֵינוֹ דִין שֶׁתְּהֵא הַמִּיתָה מַתֶּרֶת. אָמַר רִבִּי חוּנָה. קִרְייָה אָמַר שֶׁהַמִּיתָה מַתֶּרֶת. דִּכְתִיב כִּי יֵשְׁבוּ אַחִים יַחְדָּיו וּמֵת אַחַד מֵהֶם וּבֵן אֵין לוֹ. הָא אִם יֵשׁ לוֹ בֵּן מִיתָה מַתֶּרֶת. אָמַר רִבִּי יוֹסֵי בֵּירִבִּי בּוּן. אִם אוֹמֵר אַתְּ שֶׁאֵין מִיתָה מַתֶּרֶת מְנָן אֲנָן מַשְׁכְּחִין אַלְמָנָה לְכֹהֵן גָּדוֹל גְּרוּשָׁה וַחֲלוּצָה לְכֹהֵן הֶדְיוֹט. אָמַר רִבִּי יוֹחָנָן בַּר מַרְייָה. תִּיפְתָּר בִּיבָמָה. La femme est-il dit, s’acquiert elle-même (reprend possession d’elle-même) par le divorce”, comme il est dit (Dt 24, 3): Il lui écrira une lettre de divorce, etc.; “ou par la mort du mari”, comme il est écrit (ibid. 4): Ou si le dernier homme épousé meurt etc. Jusque-là on sait ce qu’il en est par la mort du dernier mari; mais d’où sait-on qu’il en est de même par la mort du second? On l’apprend par raisonnement a fortiori: puisque la femme est libérée par la mort du second, dont le décès n’est qu’une libération partielle (la femme restant encore interdite au premier mari), à plus forte raison sera-t-elle libérée par la mort du second, dont le décès n’est qu’une libération partielle (la femme restant encore interdite au premier mari), à plus forte raison sera-t-elle libérée par le décès du premier mari, la libération par ce fait est complète (à l’égard de tous, la femme devient ainsi libre). R. Houna dit: un texte même de la Bible indique que la mort du mari libère la femme, en disant (ibid. 25, 5): Lorsque des frères habitent ensemble, et l’un d’eux meurt sans laisser d’enfant, etc. (il y aura lévirat); si donc il a laissé un enfant, le défunt libère la femme par son décès. R. Yossé b. R. Aboun dit: s’il n’était pas admis que la mort du mari libère la femme, à quoi bon dire qu’une veuve est interdite au grand prêtre seul (non au simple cohen), selon le verset qui l’interdit, comme la femme répudiée ou celle qui a déchaussé est interdite au simple cohen. Ceci ne prouve rien, réplique R. Yohanan b. Marieh, car on peut expliquer qu’en ce cas l’interdit subsiste si le grand prêtre était le beau-frère par lévirat, tandis que cette cause pourrait la laisser libre à autrui, tout en supposant qu’en dehors de ce motif elle reste interdit à tous–29Suit un passage déjà traduit (Yebamot 2, 1)..
יְבָמָהּ יָבֹא עָלֶיהָ. זוֹ בִּיאָה. וּלְקָחָהּ לוֹ לְאִשָּׁה. זוֹ הַמַּאֲמָר. יָכוֹל כְּשֵׁם שֶׁהַבִּיאָה גוֹמֶרֶת בָּהּ כָּךְ יְהֵא הַמַּאֲמָר גּוֹמֵר בָּהּ. תַּלמְוּד לוֹמַר וְיִבְּמָהּ. עִירָה כָּל־הַפָּרָשָׁה כּוּלָּהּ לְיִיבּוּם. הַבִּיאָה גוֹמֶרֶת בָּהּ וְאֵין הַמַּאֲמָר גּוֹמֵר בָּהּ. אִם כֵּן מַה מוֹעִיל בָּהּ מַאֲמָר. לְאוֹסְרָהּ עַל הָאַחִין.
רִבִּי שִׁמְעוֹן אוֹמֵר. הַמַּאֲמָר אוֹ קוֹנֶה אוֹ לֹא קוֹנֶה. מַאי טַעֲמָא דְרִבִּי שִׁמְעוֹן. יְבָמָהּ יָבֹא עָלֶיהָ. זֶה הַבִּיאָה. וּלְקָחָהּ לוֹ לְאִשָּׁה. זֶה הַמַּאֲמָר. כְּשֵׁם שֶׁהַבִּיאָה גוֹמֶרֶת בָּהּ כָּךְ יְהֵא הַמַּאֲמָר גּוֹמֵר בָּהּ. אוֹ יְבָמָהּ יָבוֹא עָלֶיהָ וַהֲרֵי הִיא לְקוּחָה לוֹ. וְהַמַּאֲמָר לֹא הוֹעִיל בָּהּ כְּלוּם.
רִבִּי אֶלְעָזָר בֶּן עֲרָךְ אָמַר. הַמַּאֲמָר קוֹנֶה קִנְייָן גָּמוּר בִּיבָמָה. מַה טַעֲמָא דְּרִבִּי אֶלְעָזָר בֶּן עֲרָךְ. וּלְקָחָהּ לוֹ לְאִשָּׁה. הֲרֵי הוּא בְּקִידּוּשֵׁי אִשָּׁה. מַה קִידּוּשֵּׁי אִשָּׁה קוֹנִין קִנְייָן גָּמוּר בִּיבָמָה. אַף הַמַּאֲמָר קוֹנֶה קִינְייָן גָּמוּר בִּיבָמָה. אֵי זֶהוּ מַאֲמָר בִּיבָמָה. הֲרֵי אַתְּ מְקוּדֶּשֶׁת לִי בְּכֶסֶף וּבְשָׁוֶה כֶסֶף.
רִבִּי יִצְחָק שָׁאַל. וְלָמָּה לֵי נָן אָֽמְרִין. בֵּין בַּחֲלִיצָתָהּ בֵּין בַּחֲלִיצַת חֲבֵירָתָהּ. חָזַר וְאָמַר. מַה תַנִּינָן. בַּחֲלִיצָתָהּ. לֹא חֲלִיצָתָהּ. וְהָכָא בֵּין בַּחֲלִיצָתָהּ בֵּין בַּחֲלִיצַת חֲבֵירָתָהּ. וְהָא תַנִּינָן. בְּבִיאָה. אִית לָךְ מֵימַר. בֵּין בְּבִיאָתָהּ בֵּין בְּבִיאַת חֲבֵירָתָהּ. מַתְנִיתָא בִּיבָמָה אַחַת. מַה צְרִיכָה לֵיהּ בִּשְׁתֵּי יְבָמוֹת. Pourquoi, demanda R. Isaac, notre Mishna ne dit-elle pas que la veuve qui incombe par lévirat au beau-frère redevient libre, soit en le déchaussant elle-même, soit grâce à cette cérémonie accomplie par la femme adjointe (s’il y a deux veuves)? En effet, répondit-il, il est dit: “par le déchaussement”, soit par elle-même, soit par l’adjointe. Mais, fut-il objecté, puisqu’il est dit que la veuve sera acquise au beau-frère en lévirat par la cohabitation, peut-on dire qu’il importe peu qu’elle cohabite, ou que ce soit l’adjointe? (De même, le déchaussement devra être fait par elle-même)? La première question manque de base, parce que la Mishna parle d’une seule veuve en lévirat, tandis que la question posée par R. Isaac se réfère au cas où il y a deux veuves30Ce point est résolu en (Yebamot 4, 12), et la cérémonie accomplie par une veuve libère en même temps l'autre veuve, ou l'adjointe..
רִבִּי שְׁמוּאֵל בַּר רַב יִצְחָק בְּעָא. שִׁפְחָה חֲרוּפָה בַּמֶּה הִיא קוֹנָה אֶת עַצְמָהּ לְפוֹטְרָהּ מִן הַמַּלְקוּת וְלָבֹא עָלֶיהָ מִן הָאָשָׁם. פְּשִׁיטָא שֶׁאֵינָהּ יוֹצְאָה בַּגֵּט. דְּאָמַר רִבִּי חִייָה בְשֵׁם רִבִּי יוֹחָנָן. מִי שֶׁחֶצְיוֹ עֶבֶד וְחֶצְיוֹ בֶּן חוֹרִין. קִידֵּשׁ אִשָּׁה אֵין חוֹשְׁשִׁין לְקִידּוּשָׁיו. וְדִכְְװָתָה גֵּירַשׁ אִשָּׁה אֵין חוֹשְׁשִׁין לְגֵירוּשָׁיו. פְּשִׁיטָא שֶׁהִיא יוֹצְאָה בַּגֵּט מִיהָא (דְּאָמַר רִבִּי חִיָא בְשֵׁם רִבִּי יוֹחָנָן. מִי שֶׁחֶצְיוֹ עֶבֶד וְחֶצְיוֹ בֶּן חוֹרִין וְקִידֵּשׁ אִשָּׁה אֵין חוֹשְׁשִׁין לְקִידּוּשָׁיו. וְדִכְװָתָה גֵּירַשׁ אֵין חוֹשְׁשִׁין לְגֵירוּשָׁיו. פְּשִׁיטָא שֶׁהִיא יוֹצְאָה בַּגֵּט מִיהָא) דְּאָמַר רִבִּי יוֹסֵי בְשֵׁם רִבִּי יוֹחָנָן. תִּירְגֵּם עֲקִילַס הַגֵּר לִפְנֵי רִבִּי עֲקִיבָה. וְהִיא שִׁפְחָה נֶחֱרֶפֶת לְאִישׁ. בִּכְתוּשָׁה לִפְנֵי אִישׁ. כְּמַה דְאַתְּ אָמַר וַתִּשְׁטַח עָלָיו הָרִיפוֹת. אָמַר רִבִּי חִייָה בְשֵׁם רִבִּי יוֹחָנָן. כֵּן פֵּירְשָׁהּ רִבִּי לָֽעְזָר בֵּירִבִּי שִׁמְעוֹן לִפְנֵי חֲכָמִים. וְהִיא שִׁפְחָה נֶחֱרֶפֶת לְאִישׁ. בִּכְתוּשָׁה לִפְנֵי אִישׁ. כְּמַה דְתֵימַר בְּתוֹךְ הָרִיפוֹת בָּעֱלִי. R. Samuel b. R. Isaac demanda: de quelle façon une esclave fiancée à un homme peut-elle rentrer en possession d’elle-même (être libre) pour qu’en cas de cohabitation avec autrui elle soit dispensée de la pénalité des coups de lanière, et l’homme soit dispensé d’offrir le sacrifice de péché? Il est certain qu’elle ne quittera pas la maison du maître en vertu d’un acte de divorce, puisque R. Hiya a dit au nom de R. Yohanan31Cf. (Pessahim 8, 1), et ci-dessus, (Gitin 4, 5).: Celui qui à moitié esclave et à moitié affranchi aura consacré une femme n’aura pas contracté une union légalement valable; de même la répudiation d’une femme effectuée par lui sera sans valeur légale. Il est certain aussi qu’elle sera libre pour tous à la mort du mari32V. B., Kritot 11.; car, comme l’a dit R. Yossé au nom de R. Yohanan, le prosélyte Aquilas a interprété33V. Graetz, ibid., t. 4, p. 437., en présence de R. aqiba, le verset suivant (Lv 19, 20): Elle est une esclave promise à un homme, dans ce sens: Elle est comme touchée (inita) par l’homme, ainsi qu’il est écrit (2S 17, 19): Et elle répandit dessus des grains battus34Jeu de mots entre Haraf et Ha-rifouth des deux versets.. R. Hiya dit au nom de R. Yohanan que R. Eléazar b. R. Simon a expliqué de même, en présence des autres sages, le verset: “C’est une esclave promise à un homme”, en ce sens qu’elle a été épousée par lui, comparativement à une expression un peu analogue (Pr 27, 22): Au milieu des grains que l’on bat (émonde), est mon mari.
מָהוּ שֶׁתִּקְנֶה עַצְמָהּ בְּמִיתַת רַבָּהּ וּבְהַשְׁלִים שֵׁשׁ. מַה צְרִיכָה לֵיהּ. כְּרִבִּי עֲקִיבָה. דְּרִבִּי עֲקִיבָה אָמַר. בְּשֶׁחֶצְייָהּ שִׁפְחָה וְחֶצְייָהּ בַּת חוֹרִין בִּמְאוֹרֶסֶת לְבֶן חוֹרִין הַכָּתוּב מְדַבֵּר. בְּרַם כְּרִבִּי יִשְׁמָעֵאל צְרִיכָה לֵיהּ. דְּרִבִּי יִשְׁמָעֵאל אָמַר. שִׁפְחָה כְּנַעֲנִית הַנְּשׂוּאָה לְעֶבֶד עִבְרִי הַכָּתוּב מְדַבֵּר. אִם נִישּׂוּאֵי תוֹרָה הֵן אִם אֲדוֹנָיו יִתֵּן לוֹ אִשָּׁה. לֹא צוֹרְכָה דְלֹא. מָהוּ שֶׁתִקְנֶה עַצְמָהּ בְּמִיתַת רַבָּהּ וּבְהִשְׁלִים שֵׁשׁ. וּכְמָאן דְּאָמַר. אֵין עֶבֶד עִבְרִי עוֹבֵד אֶת הַיּוֹרֵשׁ. La question est de savoir si l’esclave reprendra possession d’elle-même, à la mort de son maître et lors de l’achèvement de six années de service? Or, cette question ne saurait être posée d’après R. aqiba, qui dit (ibid.): Une esclave juive fiancée est considérée, selon la Bible, comme encore à moitié esclave et à moitié affranchie si elle est fiancée à un homme libre (et qu’importe alors, pour sa libération, que le maître soit mort)? La question est donc posée selon R. Ismaël, qui dit: le texte biblique en question parle d’une esclave cananéenne épousée par un esclave hébreu, bien que ce soit là un mariage légal, selon le verset (Ex 21, 4): Si son maître lui donne une femme, et l’on a demandé ceci: Est-ce qu’une esclave reprend possession d’elle-même à la mort de son maître et lors de l’achèvement des six ans de service (au point de vue des pénalités de la cohabitation avec elle), conformément à celui qui dit: un esclave hébreu ne reste pas soumis à l’héritier du maître? (Question non résolue).